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26 octobre 2007

Bris de débris

un point sur le cercle du Poète disparu ...

"Vraiment, quand je suis comme çà,
à remuer la merde au fond de ma tronche,
il n'y a plus qu'une seule chose qui m'aide.
Prendre une feuille de papier, un tube cracheur de haine,
et partir ainsi tout au fond du mensonge.

Je m'y enfonce les yeux fermés.

C'est comme çà d'ailleurs que je vis,
au contact de ceux qui semblent être mes semblables, le regard éteint. Invraisemblance??

Et n'allez pas croire - pour ceux qui me connaissent - que je reviens là avec mes jérémiades.

Je n'ai d'ailleurs jamais été triste de mon sort.
Je l'ai compris récemment.
Mon visage émacié, c'est vous.
Sans chercher à les comprendre j'ai commencé par les prendre
en pitié,mes semblables.

Mais j'ai fini par bien les haïr.

Puis j'ai saisi.
Chacun faisait de son mieux en fait....oui c'était çà.
Mais en tirant sur le plus de congénères possible.
Est-ce cela la fin?
La fin des temps ou simplement un temps défunt??
Un de mes grands sujets..
On commence à se bouffer entre nous..

Je disais donc qu'un jour...ou une nuit...j'ai compris.

Et là, tout net, j'ai bloqué.
Pourquoi?!
Je me suis réveillé.

Non, non, vous vous dormiez toujours.

Les yeux déroutés de leur "vague" j'ai dû me rendre à l'évidence...
Mes semblables formèrent autour de moi, et à perte de vue,
un boulevard Haussmann en période de fête.
Je ne pouvais plus faire un pas
sans voir un moi-même dans une vitrine
d'euros dollars convertis en francs.

Le luxueux, mystérieux regard fermé que je portais,
et qui m'avait toujours protégé de l'aveuglement,
se brisa en scintillant.

Mes différences effacées, j'étais perdu, j'étais semblable.

Vous me lisez et pensez qu'il y là des manières de misanthrope.

Vous avez raison.
Il est bon de penser un peu.
Vous me trouvez acide??
Mais si j'ai de la colère en moi,
est-elle inéluctablement dirigée contre vous?
Peut-être. On ne sait jamais où s'arrête ce qui ronge.

Voyez mon encre
qui envahit égoïstement les pores de ces quelques grammes d'Amazonie.

(Peut-être est il préférable
que l'on cesse de verser et bercer dans ce style...
la poésie,
surtout quand elle s'autorise à s'afficher dans les rames de métro
est dangereuse pour vous et moi.
Çà nous relance
dans le sommeil du quotidien........)

Je brûle sur une camel et j'oublie où j'en suis......Ah oui Ffffff....
Je brûle sur une camel et j'oublie où j'en suis.....
Ah oui la ville était belle......
Sous tous ces cils rebelles....
J'étais perdu , j'étais semblable....
Je venais de vendre mon âme

au diable.............
Janvier 2002"

Ce texte de Cribas est antérieur à son premier blog Bris de débris .
Les photos ont été prises au Grand  Palais
lors de l'exposition Monumenta d'Anselm Kiefer.

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Commentaires
4
De soi à soi-même, un compagnon de route indéfectible, qui prend de plus en plus de densité ... aucun tassement dans la silhouette :-)))
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C
Bien vu 47 ( http://cribas.fr/post/2009/07/30/Mimetisme-face-a-l-Archange-Vulgarisation-du-psychopathe#comments ) Est-ce étonnant? Pour moi oui, j'avais oublié ce texte. Je suis impressionné par ma propre constance.<br /> Je plaisante. A moitié.<br /> <br /> http://cribas.fr/post/2009/07/30/Mimetisme-face-a-l-Archange-Vulgarisation-du-psychopathe
Répondre
G
très beau merci :)
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F
Images et texte bouleversants ! Superbes!
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B
J'ai ressentie une violente émotion en lisant ce poème que tu as très bien illustré.<br /> Bravo!
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