Ainsi parlaient-ils
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ô toi jeune berger,
qui savais par ton chant
amadouer les rois,
saisis ton jour de gloire !
ô David aujourd'hui
tu as vaincu Goliath !
savoure ta victoire
demain tu devras fuir
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"carpe diem"
Ainsi parlait Horace
du jour sans lendemain
( ode à Leuconoé )
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et la mouette riait
épique dans les piques
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" Descends de l'Olympe, ô Calliope, ô reine,
Et dis sur la flûte un chant de longue haleine ;
Ou plutôt, la lyre entre les doigts,
Marie un air au timbre de ta voix"
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Ainsi parlait Horace
de l'éminente muse
Kalliopè, la belle voix,
muse de la poésie
épique et de l'éloquence
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et la mouette riait
épique dans les piques
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Et ainsi parlait Nietzsche
du poète latin
qui l'avait tant ému :
« On reconnaîtra jusque dans mon Zarathoustra
une ambition très sérieuse de style romain, d'« aere perennius » dans le style.
Il n'en a pas été autrement de mon premier contact avec Horace.
Jusqu'à présent aucun poète ne m'a procuré le même ravissement artistique
que celui que j'ai éprouvé dès l'abord à la lecture d'une ode d'Horace.
Dans certaines langues il n'est même pas possible
de vouloir ce qui est réalisé ici.
Cette mosaïque des mots, où chaque mot par son timbre,
sa place dans la phrase, l’idée qu’il exprime,
fait rayonner sa force à droite, à gauche et sur l'ensemble,
ce minimum dans la somme et le nombre des signes
et ce maximum que l'on atteint ainsi dans l'énergie des signes
— tout cela est romain, et, si l'on veut m'en croire, noble par excellence.
Tout le reste de la poésie devient, à côté de cela, quelque chose de populaire,
— un simple bavardage de sentiments... »Friedrich Nietzsche
<Le crépuscule des idoles> ou comment philosopher au marteau
Chapitre : Ce que je dois aux anciens 1888
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Et la mouette riait
épiquait dans les piques
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Photos: Paris, jardins du Luxembourg
statues:
David venant de vaincre Goliath
Calliope